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blog ouvert sur le théâtre vivant. Vie, avis et projets d'une troupe d'étudiants en formation de comédien en atelier theatre à Mantes-la-Jolie, près de Paris
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Sizwe Banzi est mort. Mise en scène : Peter Brook

, 17:39 - Lien permanent

Quelques membres du groupe ont eu la chance d'aller voir "Sizwe Banzi est mort" de Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona, dans une mise en scène de Peter Brook, au Théâtre de Sartrouville.

Ils en sont revenus enthousiastes. La sobriété de la mise en scène, l'humour de la pièce et le jeu des comédiens les ont passionné.

Devenir un autre pour continuer à vivre, tel est le sujet de cette pièce engagée, pleine d’humour et de légèreté. Un homme est mort. Il a dans sa poche les papiers qui permettraient à un « autre », Sizwe Banzi, de franchir la zone, lui offrant enfin la possibilité de trouver du travail et de gagner sa vie. Pour cela, Sizwe Banzi devra abandonner sa femme, ses enfants et surtout son identité. A travers la recherche que mène Sizwe Banzi pour trouver des « papiers en règle », c’est à la description de la violence du système inhumain de l’apartheid que se livrent les auteurs, en le rendant dérisoire et vain, annonçant dès les années soixante-dix son effondrement. « Qu’est-ce qui se passe dans ce foutu monde ? Qui veut de moi ? Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ?… » Combien de Sizwe Banzi se posent aujourd’hui ces questions ? Si cette comédie adopte un ton très gai pour nous raconter une histoire sombre, c’est qu’elle est issue des « townships plays », pièces de la résistance sud-africaine nées en plein apartheid dans le quotidien des villes-ghettos, et dont le principe consistait à rire de toutes les discriminations alors imposées à la population noire.

Poignante, naïve et fraternelle, cette fable est orchestrée de façon simple et cocasse par un Peter Brook qui n’a de cesse de nous questionner : « Le théâtre des townships d’Afrique du Sud est un exemple précieux de ce que l’immédiat peut apporter au théâtre. Il est né de la vie dans la rue, dans des villes pas comme les autres, les town-ships, ces ghettos de l’apartheid. Ce théâtre a une nature bien spécifique, ce qui en a émané dans le passé nous touche tout autant aujourd’hui par l’exactitude de sa magnifique dérision, hélas prémonitoire. » avec Pitcho Womba Konga, Habib Dembelé adaptation française Marie-Hélène Estienne

texte édité chez L’Harmattan production Centre International de Créations Théâtrales et le Théâtre des Bouffes du Nord | remerciements à Peter Sacks

Qu'en dit Le Monde ? "Un texte déchirant et plein de dérision, deux comédiens drôles et poignants dans une mise en scène très dépouillée et très inventive de Peter Brook pour défendre la dignité humaine."

Commentaires

1. Le vendredi 8 février 2008, 18:20 par denis cressens

une histoire finalement simple et triste que celle de l'apartheid...de cet homme qui se pose beaucoup de question pour endosser le pass d'un cadavre inconnu.....
Un jeu magnifiquement enlevé par deux acteurs dont Habib Dembele acteur principal royal d'autenticité dans son jeu....à voir ..mais dépèchez vous je crois qu'après plus de deux ans ils ne vont pas tarder à arrèter....

2. Le lundi 25 février 2008, 17:41 par asja

juste pour intervenir à propos du résumé que vous faites de la pièce, il ne correspond pas tout à fait à l'histoire, et je trouve dommage de la falcifier, involontairement, je n'en doute pas. Il n'y a pas dans la pièce un passage ou Sizwe Banzi doit "abandonner sa femme et quitter ses enfants", il se trouve dejà en ville et le problème est que son passeport n'est plus valide, c'est la qu'il rencontre un homme mort, ayant lui un passeport en regle, et qu'il fait l'échange d'identité afin de subvenir à ses besoins, à partir de la se pose réellement la question de l'identité dans la société et de la liberté individuelle.
Pour ma part j'ai beaucoup aimé, et le jeux des acteurs etait vraiment exceptionnellement sincère et rempli d'humour.

3. Le lundi 25 février 2008, 18:37 par yves

Merci de cette précision.
Le résumé n'est pas de nous et je n'ai malheureusement pas eu personnellement le plaisir de la voir...

Cordialement,
Yves.

4. Le lundi 17 août 2009, 16:28 par Cécile

Face à l’oppression, le théâtre est une nécessité. Peter Brook fait éclater la force de résistance du théâtre des bidonvilles, avec une histoire de sans-papiers - hélas - bien d’actualité. Vous pouvez retrouver des images du spectacle enregistrées lors d'une représentation au théâtre du Quai à Angers sur www.lequai.tv/fr/bdd/vide...